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Des hommes en noir traqués par la foule : l’autre visage du football camerounais

CamerounOnline.ORG | Un match de football au Cameroun a récemment viré au cauchemar, révélant à quel point la passion peut parfois basculer dans la violence. Lors de la cinquième journée du tournoi national Interpools 2025, la rencontre entre Mintack FC et Kumba FC devait être un simple affrontement sportif. Elle s’est transformée en une scène de chaos où des arbitres ont échappé de peu à la mort.

Tout a commencé avec une série de décisions arbitrales jugées controversées. Mintack FC a accumulé neuf cartons jaunes, un carton rouge et un penalty concédé en faveur de Kumba FC. Lorsque le penalty, d’abord arrêté, a été ordonné à être rejoué parce que le gardien ne respectait pas les règles, la tension déjà palpable a explosé. Les supporters, chauffés à blanc, ont envahi le terrain, submergeant la sécurité. Ce qui devait être une protestation est rapidement devenu une attaque brutale : coups de poing, coups de pied, poursuites à travers le stade. L’arbitre principal, Ndanga Mundi, et son équipe n’ont eu d’autre choix que de fuir, certains cherchant refuge jusque dans une forêt voisine.

Les images qui circulent témoignent de la brutalité de l’instant : visages en sang, corps blessés, regards terrorisés. Le match n’a jamais pu aller à son terme. Mais au-delà du résultat sportif, c’est l’avenir même de la sécurité des arbitres au Cameroun qui est désormais au cœur des débats.

Cet incident a provoqué l’indignation. Les uns exigent des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces violences, d’autres appellent à une réforme profonde de l’organisation sécuritaire autour des matchs. Dans un pays où le football est plus qu’un sport, mais un véritable ciment social, il devient urgent de rappeler que la passion ne doit jamais justifier la barbarie.

L’arbitre est souvent critiqué, parfois hué, mais il demeure indispensable. Sans lui, il n’y a pas de match possible. Son rôle est de maintenir l’équilibre, de garantir que la compétition reste équitable. Le respect de cette mission est non négociable. Quand la colère des tribunes se transforme en violence physique, c’est tout l’édifice du sport qui vacille.

Le drame évité de justesse au Cameroun nous rappelle que le football est avant tout un jeu, un espace de rencontre et de partage. Que les erreurs arbitrales soient discutées, contestées même, cela fait partie du jeu. Mais transformer cette contestation en agression met en péril non seulement des vies humaines, mais aussi l’esprit même de ce sport qui, en théorie, devrait nous unir plutôt que nous diviser.

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