CamerounOnline.ORG | L’opposant camerounais Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, a été brièvement arrêté par des soldats nigérians dans la ville de Yola, située dans l’État d’Adamawa, avant d’être libéré quelques heures plus tard, rapporte Cameroon News Agency (CNA).
Selon le média, Tchiroma Bakary aurait été interpellé dans la nuit du lundi au mardi par des éléments de l’armée nigériane. Les circonstances exactes de cette arrestation restent floues, mais plusieurs sources locales affirment que l’ancien ministre camerounais se trouvait temporairement au Nigéria après les violentes manifestations qui ont suivi l’annonce de la réélection du président Paul Biya.
Des témoins cités par CNA ont indiqué que les militaires auraient conduit Tchiroma vers un poste de sécurité à Yola avant de le relâcher sans explication officielle. Aucune déclaration n’a été publiée par les autorités nigérianes ni par le gouvernement camerounais au moment de la publication de l’article.
Cette arrestation survient dans un climat politique extrêmement tendu au Cameroun. Depuis la proclamation des résultats du scrutin du 12 octobre, attribuant la victoire à Paul Biya pour un huitième mandat, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, entraînant des affrontements violents entre forces de sécurité et partisans de l’opposition.
Issa Tchiroma Bakary, ancien porte-parole du gouvernement passé dans l’opposition, a rejeté les résultats officiels et s’est proclamé vainqueur. Il a récemment appelé à une opération de « ville morte » pour protester pacifiquement contre ce qu’il considère comme un détournement de la volonté populaire.
Son interpellation au Nigéria soulève des interrogations sur les liens sécuritaires entre Yaoundé et Abuja, dans un contexte où les autorités des deux pays coopèrent étroitement dans la lutte contre Boko Haram, actif dans la région frontalière.
Pour l’instant, Tchiroma Bakary n’a pas fait de déclaration publique après sa libération, et les détails de son séjour au Nigéria demeurent inconnus. Cameroon News Agency poursuit ses vérifications sur les circonstances de l’incident.
