Camerounaonline.ORG | Yaoundé, le 22 octobre 2025. Le Conseil constitutionnel du Cameroun a annoncé, dans un communiqué officiel signé par son président Clément Atangana, que la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 aura lieu le lundi 27 octobre 2025 à 11 heures, dans la Salle Inaugurale du Palais des Congrès de Yaoundé.
Le document, portant le sceau du Conseil, met ainsi fin aux spéculations sur la date de publication des résultats d’un scrutin marqué par de fortes contestations et un climat politique tendu.
Les recours rejetés : la voie est libre pour la proclamation des résultats
Avant cette annonce, les juges du Conseil constitutionnel ont rejeté huit requêtes demandant l’annulation partielle ou totale du scrutin présidentiel.
Ils ont estimé que les plaignants n’avaient pas apporté de preuves suffisantes d’irrégularités, ou que le Conseil n’avait pas compétence pour se prononcer sur certaines des demandes.
Cette décision ouvre donc la voie à la proclamation officielle des résultats, même si elle ne met pas fin à la controverse politique qui entoure l’élection.
Une élection contestée et des revendications rivales
Le principal opposant, Issa Tchiroma Bakary, âgé de 76 ans, s’est autoproclamé vainqueur du scrutin, une affirmation catégoriquement rejetée par le camp du président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, et au pouvoir depuis 43 ans.
Ancien porte-parole du gouvernement, Tchiroma Bakary a rompu avec Biya pour se présenter contre lui.
Refusant de déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel — qu’il considère comme inféodé au régime, puisque ses membres ont été nommés par Biya —, il a publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il se déclare « président légal et légitime ».
Selon lui, il aurait remporté environ 55 % des voix, sur la base de résultats couvrant 80 % du corps électoral.
« Si le Conseil constitutionnel proclame des résultats falsifiés et tronqués, il se rendra complice d’une trahison de la confiance du peuple »,
a-t-il déclaré, mettant en garde contre une possible réaction populaire.
Un climat de tension politique
Tchiroma Bakary a également averti que
« dos au mur, le peuple n’aura d’autre choix que de prendre son destin en main et de chercher la victoire où qu’il puisse la trouver. »
De leur côté, les responsables du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, ont dénoncé cette autoproclamation comme illégale, rappelant que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels.
Le président Biya, qui n’a tenu qu’un seul meeting de campagne, a fait face à une participation électorale mitigée et à de nombreuses critiques sur la transparence du processus.
Une nation en attente
À quelques jours de la proclamation, le Cameroun retient son souffle.
Le verdict du Conseil constitutionnel, prévu pour le 27 octobre, déterminera l’avenir politique du pays et pourrait influencer durablement la stabilité nationale.
Les observateurs nationaux et internationaux soulignent que les enjeux sont considérables, alors que les tensions persistent et que les deux camps se préparent à un moment décisif de l’histoire politique camerounaise.