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Maurice Kamto défend sa candidature devant le Conseil constitutionnel après son rejet par ELECAM

CamerounOnline.ORG | Yaoundé, Cameroun – Le Conseil constitutionnel a entamé ce jour les auditions dans le cadre du contentieux préélectoral, parmi lesquelles figure une requête très attendue : celle de Maurice Kamto. Candidat de l’opposition et leader du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), Kamto demande la réintégration de sa candidature à l’élection présidentielle, après son rejet par Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de l’organisation des scrutins.

Face aux membres du Conseil, Maurice Kamto a pris la parole pour exposer sa position et contester les motifs invoqués par ELECAM. Il a présenté un argumentaire axé sur le respect strict des lois électorales et la légitimité de son investiture.


Un argument fondé sur la conformité légale et la légitimité du parti

Dès le début de son intervention, Maurice Kamto a salué les membres du Conseil constitutionnel et souligné le caractère solennel du moment. Il a expliqué que, conformément à la loi, tout citoyen camerounais souhaitant se présenter à une élection doit s’assurer que le parti politique qui le soutient est légalement reconnu.

Dans son cas, Kamto a affirmé que le MANIDEM a été légalisé le 9 mars 1995 et que l’organe du parti ayant procédé à son investiture avait bien la compétence pour le faire, conformément aux textes internes du mouvement. Toutes les vérifications nécessaires auraient été effectuées avant le dépôt de sa candidature.


Respect du Code électoral et dépôt complet du dossier

Se référant aux articles 117 et 122 du Code électoral, Kamto a soutenu que toutes les pièces requises avaient été fournies dans les délais. Il a insisté sur le fait qu’aucun document ne manquait à son dossier : ni lettre de présentation, ni preuve de paiement de la caution de 30 millions de FCFA.

Il a souligné que même ELECAM n’avait soulevé aucune irrégularité formelle concernant le contenu de son dossier. Le seul motif invoqué par l’institution électorale serait celui d’une prétendue « pluralité d’investitures ».


Réfutation de la « pluralité d’investitures »

Kamto a rejeté cette allégation, expliquant qu’il ne pouvait y avoir de pluralité d’investitures dès lors que la personne se présentant comme un candidat alternatif ne dispose d’aucune preuve d’appartenance actuelle au MANIDEM. Selon lui, cette personne aurait cessé d’être membre du parti depuis 2018, comme l’indiqueraient les documents produits par sa défense.

Dès lors, pour Kamto, il revient simplement au Conseil de vérifier si toutes les exigences légales ont été respectées. Si tel est le cas – ce qu’il affirme être – alors l’argument d’une pluralité d’investitures ne peut être retenu.


Un appel à l’impartialité et à la transparence

En conclusion, Maurice Kamto a appelé les membres du Conseil constitutionnel à ne pas donner l’impression que les débats sont purement décoratifs ou que la décision est déjà arrêtée. Il a insisté sur la nécessité de rendre une décision éclairée, basée sur les éléments du dossier et les débats entendus au cours de l’audience.

Selon lui, ELECAM a commis une erreur en rejetant sa candidature, qui répond pourtant à toutes les exigences prévues par la loi. Il a exprimé sa confiance dans la capacité du Conseil à rétablir la justice en validant son dossier.


En attente de la décision du Conseil

Le Conseil constitutionnel devra désormais examiner l’ensemble des arguments présentés avant de rendre sa décision finale dans les prochains jours. Celle-ci aura des conséquences importantes sur la suite du processus électoral et pourrait redéfinir l’équilibre politique dans le pays à l’approche du scrutin présidentiel.

Le public camerounais, les partis politiques et la communauté internationale suivent avec une attention soutenue l’issue de cette procédure.

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