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La FECAFOOT maintient ses élections malgré la suspension du Ministère des Sports

CamerounOnline.ORG | Le conflit qui oppose la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le Ministère des Sports et de l’Éducation physique (MINSEP) connaît un nouvel épisode. Alors que le ministère a annoncé la suspension des élections prévues entre août et novembre 2025, la FECAFOOT a décidé de maintenir son calendrier et d’ouvrir officiellement, dès le jeudi 21 août 2025, la période de dépôt des candidatures pour les postes de président, vice-président des ligues départementales et délégués aux assemblées générales régionales.

À la tête de cette résistance, Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT, choisit de défier son homologue gouvernemental, Narcisse Mouelle Kombi. Pour l’ancien capitaine des Lions Indomptables, la fédération reste souveraine dans la gestion de ses affaires internes et ne saurait se soumettre à une décision jugée « arbitraire ».

Les griefs du ministère

Le MINSEP, dans une correspondance adressée à la fédération, évoque de « graves irrégularités » dans le processus électoral. Le document dénonce notamment la suspension jugée ciblée de certains candidats, le remplacement contesté de membres de comités, ainsi que l’exclusion de plusieurs clubs issus de régions stratégiques comme le Littoral, l’Adamaoua, l’Ouest et le Nord. Selon le ministère, ces pratiques auraient pour but de favoriser certains camps électoraux, ce qui compromet la transparence du scrutin.

Le ministre va plus loin en tirant la sonnette d’alarme sur les risques de troubles :

« Le processus électoral au sein de la FECAFOOT est marqué par de fortes tensions susceptibles de provoquer des troubles à l’ordre public sportif, au moment où le peuple camerounais est résolument tourné vers l’élection présidentielle. Cet événement majeur, d’intérêt supérieur pour la Nation, ne saurait être perturbé par une autre activité de nature électorale », peut-on lire dans le document.

Une querelle institutionnelle

Outre les irrégularités, le ministère reproche à la FECAFOOT d’avoir engagé le processus sans son aval préalable, contrairement à l’usage en vigueur dans toutes les autres fédérations sportives nationales. Dans un communiqué officiel, il est indiqué :

« Le lancement du processus électoral par la FECAFOOT sans informer la tutelle, contrairement à la pratique établie pour toutes les Fédérations Sportives Civiles Nationales, constitue une entorse à la bonne collaboration qui existe entre le Ministère des Sports et l’ensemble du Mouvement Sportif National. »

Football et politique, une bataille à hauts risques

Cette confrontation illustre un bras de fer récurrent entre l’instance faîtière du football camerounais et sa tutelle administrative. La FECAFOOT revendique son autonomie, tandis que le ministère insiste sur son rôle de régulation et de garant de l’ordre public sportif.

Alors que la commission électorale de la FECAFOOT poursuit ses travaux, la suspension du ministère laisse planer une grande incertitude sur la tenue effective des élections. Entre la volonté de Samuel Eto’o de marquer son autorité et la fermeté de Narcisse Mouelle Kombi, c’est l’avenir de la gouvernance du football camerounais qui se joue dans ce bras de fer, sur fond d’enjeux politiques nationaux.

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