CamerounOnline.ORG | D’après des rapports de l’AFP – Agence France Presse et relayés par plusieurs médias internationaux, les Nations Unies ont exprimé de sérieuses inquiétudes concernant le climat politique au Cameroun à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025.
Ces préoccupations interviennent dans un contexte de tensions accrues autour du leadership de longue date du président Paul Biya, âgé de 92 ans, qui demeure le plus ancien chef d’État en exercice au monde. Au pouvoir depuis près de 43 ans, Paul Biya sollicite un nouveau mandat de sept ans, après que le Conseil constitutionnel a validé sa candidature.
Avertissements de l’ONU sur le climat des droits humains
Mardi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a publié une déclaration soulignant ce qu’il considère comme des restrictions aux libertés politiques et à l’espace civique. Selon lui, « un environnement sûr et favorable aux droits humains est essentiel pour des élections pacifiques, inclusives et crédibles. Il semble malheureusement que ce ne soit pas le cas au Cameroun. »
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a indiqué qu’au cours des dernières semaines, au moins 53 partisans de l’opposition avaient été arrêtés pour des accusations allant du trouble à l’ordre public à l’incitation à la révolte. Bien qu’ils aient été libérés par la suite, Türk a souligné que ces arrestations n’auraient jamais dû avoir lieu, rappelant que la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique doit être respectée.
Divisions de l’opposition et dynamiques politiques
Cette élection se déroule sur fond d’opposition fragmentée. De nombreux observateurs notent que les partis politiques camerounais peinent depuis longtemps à présenter un front uni. Selon les critiques, cette division réduit considérablement leur capacité à remettre en cause la domination du président sortant.
Des analyses récentes décrivent l’opposition comme inefficace et profondément divisée, incapable de coordonner ses stratégies ou de consolider son électorat. L’exclusion du candidat Maurice Kamto de la course présidentielle de 2025 par le Conseil constitutionnel a encore réduit les chances d’un véritable contrepoids politique.
Soutien en faveur de Biya
Malgré les critiques, Paul Biya continue de bénéficier de soutiens importants dans certaines régions du pays. Dans le nord du Cameroun, des autorités traditionnelles, dont les Lamibe, ont publiquement réaffirmé leur appui à sa candidature.
Parallèlement, des contestations juridiques persistent. Des personnalités comme Akere Muna ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la légitimité de sa candidature.
Perspectives
À l’approche du scrutin d’octobre, les observateurs internationaux et les organisations de défense des droits humains suivent de près la situation. L’ONU exhorte le gouvernement à prendre rapidement des mesures afin de garantir des conditions favorables à des élections libres et transparentes.
Avec une opposition divisée, un appareil institutionnel largement favorable au président sortant et des interrogations persistantes sur le respect des libertés politiques, le scrutin de 2025 s’annonce comme un moment décisif pour l’avenir démocratique du Cameroun.